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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 11:33

Ce 19 Mars je fête mes 73 balais. C'est donc une date que je ne peux
pas oublier!......
Pendant des années je n'ai pas parlé de ces plus de deux années
passées en Algérie. Peut-être que c'est le temps libre qui m'a projeté
en arrière , qui m'a permis dans un premier temps de retrouver
Philippe Lécullier, et vous chers amis sur le blog.
J'ai eu l'occasion d'écouter occasionnellement des anciens qui
racontaient n'importe quoi, croyant se rendre intéressant en fabulant
sur les exécutions sommaires, les tortures, et j'en passe.
C'est le genre d'individus que les médias se complaisent à porter sur
le devant de la scène. C'est ainsi que sur Arte , au cours d'un débat
où une fille de harki a fourni une bonne prestation, c'est une
caricature d'ancien combattant, en blouson de cuir bardé de pin's,
cheveux longs sur les épaules qui y est allé d'un couplet sur la
torture.
Aujourd'hui même sur France2 ce sont des anciens pétris de remords qui
ont été présentés réunis autour d'une table et se répandant sur les
exécutions sommaires.
L'accumulation des contre-vérités est écoeurante, révoltante, ignoble.
Personnellement, le premier mort, c'était à Miliana, en Janvier 1961,
quand le FLN à mitraillé le café "au bon coin" . Celui qui est mort,
et les blessés graves , étaient des appelés, depuis 2 mois en Algérie,
désarmés et sans défense. Ce ne serait pas une exécution sommaire ?
Je m'associe de tout coeur , en ce jour du 19 Mars, avec ceux qui,
comme André ZENTZ,  dans les cimetières, vont honorer les morts de
cette sombre période.
50 ans après, il faudrait que les politiciens cessent de se quereller
sur des dates de célébration, que soit enfin établie la réalité des
faits et que soit reconnu le sacrifice des appelés que le gouvernement
de l'époque à envoyer au casse-pipe . Ils ont cru que c'était leur
devoir de servir la France, ils n'étaient ni des tortionnaires , ni
des assassins. Justice doit leur être rendue.
René BERTHAUD,  appelé 60 2/A, 1ère batterie du 2/66 RA

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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 10:12
 Je te joins une photo de Kébir. Elle a une histoire. C'est un canon datant de la conquête qui se trouvait à l'entrée du poste de Kébir. Je ne sais pas s'il se trouvait avant à Maaziz. On l'a monté sur un chariot, et fabriqué un projectile. Il ne restait plus qu'à le charger de poudre et le faire tonner. Par prudence on l'a monté sur la colline derrière le poste, sur le versant opposé au poste. Sur la photo il y a quelques admirateurs de notre travail. Mise à feu d'une longue traînée de poudre, et repli stratégique derrière la colline. Un seul est resté debout avec son appareil photo: le S/Lt dont j'ai oublié le nom. Boum... Je relève la tête et plus rien. Le canon volatilisé. Le S/lt encore debout , tout étonné, un miracle qu'il ne se soit pas fait tuer ni blesser. L'erreur c'est qu'on aurait du le charger avec de la poudre noire, alors qu'on avait mis une charge de 105 qui aurait peut être marché si on avait utilisé un dé à coudre?...et non le sac entier!...
Berthaudbombarde.jpg
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18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 11:14

J’ai été appelé avec la classe 60 2/A, et incorporé direct en AFN au CRIRAC de MILIANA pour le 2/66ème RA. Le 1er Septembre 1960.
En 1960 les « classes » des incorporés pour les trois régiments d’Artillerie d’Afrique : 65ème, 66ème et 67ème RA  s’effectuaient dans ce Centre de Recrutement et d’Instruction des Recrues de l’Artillerie de Campagne (CRIRAC) à Miliana petite ville proche d’ Affreville (à l’Ouest d’Alger).
Voir le lien suivant sur Miliana : http://philang.pagesperso-orange.fr/carnet_algerie/html/bechar.html
 
            Après un stage supplémentaire de deux mois de topo-PCT (topographe, poste de commandement de tir) j’ai rejoint la 1ère batterie du 2/66ème RA sur la frontière Algéro-Marocaine, le 1er Mars 1961. Le voyage s’est effectué en train et en 3ème classe .
La batterie de commandement se trouvait à la ferme Doreau,  et le régiment était commandé par le commandant Touja.
J’ai retrouvé ma quille sur laquelle sont inscrits les postes successifs. 
            A mon arrivée la batterie était installée à Maaziz  ;Les pièces et les servants étaient installés en plein bled, côte 457 (cf  ma quille)  les quatre 105 HM2 pointés sur la frontière ,sans protection particulières (pas de barbelés ). La garde était effectuée la nuit par quatre équipes de 4 , chaque équipe était installée avec des sacs de couchage dans un trou. Je me souviens très bien de Zentz parce que nous étions sous la même guitoune.
 
            Dans les premiers jours de Mars 1961 , la batterie a tiré toute la nuit . Au petit matin les munitions étaient presque épuisées. La 1ère batterie n’était pas la seule a tirer ainsi sur la frontière. En fait une importante tentative de passage a fait l’objet d’un pilonnage par au moins trois batteries , le tir ayant commencé par un encadrement des rebelles , puis par un resserrage des tirs .   J’ai lu que la dernière tentative de passage en force du barrage avait eu lieu au printemps 1961 cad à cette époque..)
            Le 21 Mars 1961 la 1ère batterie a occupé un douar abandonné dans la zone interdite : El Kébir. Finalement j’ai regretté les lits picots sous la guitoune modèle 8. Dans les mechtas , chauffées au soleil toute la journée, la chaleur était insupportable la nuit. Les moustiquaires  protégeaient des mouches , et aussi des reptiles qui parfois tombaient des rajbas de la toiture, mais elles coupaient le peu de courant d’air.
            Pendant toute cette période et les mois qui ont suivi la batterie tirait  souvent la nuit mais par 12 voire 24 coups maximum, sans commune mesure avec le pilonnage de Mars 1961.
 
            La 1ère batterie a ensuite relevé le RICM au poste du Palmier le 21 Septembre 1961 le Capitaine Miguet qui la commandait a été relevé par le capitaine Pedelaborde. .. Une section occupait le poste du Birrou. Je situe à cette époque l’arrivée du Lt-Colonel Hermann à la tête du régiment. 
            En Janvier 62, un nouveau capitaine, Battistelli, est arrivé en tenue de baroudeur et à sorti de leur torpeur les canonniers qui avaient tendance à s’assoupir , les alertes nocturnes devenant rares . 
 
En Mars 62, le 19 Mars, la frontière a été ouverte. 
            La batterie s’est repliée sur Souani le 8 Avril 1962 .  La BCS avait quitté la ferme Doreau pour la caserne Lyautey à Nemours
            Deux harkis faisaient partie de l’effectif, TAIEB (chauffeur du capitaine), j’ai oublié le nom du deuxième. Ils ont disparu de l’effectif, mais ils ont été gardés clandestinement. Je me demande souvent ce qu’ils sont devenus et s’ils ont pu rejoindre la France et sauver leur peau. 
           
L’effectif était composé d’un tiers de FSNA. Ils ont été mutés dans des Unités Territoriales Algériennes.  L’effectif de la batterie était donc réduit de plus de 30% pour un nouveau déménagement en direction de Nemours le 18 Juin 1962 .
Un brigadier FSNA dont je ne me souviens pas du nom , engagé, a été renvoyé dans ses foyers. J’ai appris récemment qu’il avait été égorgé dans les 24 heures .
 
            Le régiment a alors été regroupé dans la caserne Lyautey.
Nemours avait bien changé. Tous les pieds noirs étaient partis. Le café de France où l’on allait déguster la kémia devant une anisette, en regardant le scopitone, s’était transformé en débit de thé à la menthe, les caisses de bouteilles vides servant de table avaient envahi la rue et constituaient le seul mobilier.
 
            Il ne me restait plus qu’à attendre patiemment, en comptant les quelques jours qui me séparaient de la quille. Je refaisais ainsi connaissance avec la chambrée et ses punaises, indestructibles, qui se vengeaient de les avoir abonnées si longtemps.. Et ce fut le 23 Septembre 1962 le retour au pays, par le même train d’Oujda-Marnia-Oran . DIM d’Oran . Et un jour de rab car nous avions manqué le bateau qui devait nous ramener à Marseille. Ce fut le El Mansour pour Port-Vendres.
 
            Le 66ème RA a été dissous peu de temps après. Si ce blog prend de l’ampleur on pourrait peut-être envisagée une amicale des anciens de 66ème RA
 
            J’ai terminé Brigadier-chef.
            Les dates des déménagements ont été retrouvées par Lecullier.
 
        .
 
            Site intéressant, celui de la dbfm :  http://dbfm.forumperso.com/
            Il y a un témoignage du lieutenant MOREAU sur la 2ème batterie.¨Et aussi des cartes.
 
            Un livre intéressant : « de Port Saïd à Port Say » par l’Amiral Estival  . Il parle du 66 RA .
 
            René BERTHAUD

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